1m² du collège change d'air(e)
Ce travail fait suite à une réflexion menée avec les élèves sur la notion d'espace. Si l'artiste intervient d'une manière particulière sur l'espace, nous pouvons raisonnablement en distinguer trois types :
- l'espace qui est physiquement réel en trois dimensions (celui dans lequel nous évoluons et celui du sculpteur ou de l'architecte).
- l'espace appelé « littéral » qui est celui du support (papier, toile…)
- l'espace qui est suggéré dans une image par la perspective ou la succession des plans.
Dans l’œuvre, ces espaces peuvent se dévoiler et recouvrir l'un l'autre. Ils interagissent entre eux dans un jeu perpétuel et bouleversent notre regard.
Après avoir travaillé les notions d'espace littéral et suggéré dans diverses pratiques, les élèves sont amenés à réinvestir en autonomie leurs réflexions dans l'espace architectural.
Lohan et Mathis
Nous avons travaillé avec la technique de la craie directement sur le sol de la classe. Nous avons fait des points colorés et placés une image juste au dessus pour prendre la photographie. On a l'impression qu'il y a plein de petites bulles qui remonte à la surface par rapport à l'ancien sol. La photographie a de l'importance. Notre travail est un trompe l’œil. Notre regard est différent d'avant après...
Americ et Martin
On a imprimé une image, on l'a découpé puis on l'a placé derrière un hublot. On a créé l'illusion d'un œil. Le hublot est encore là mais la vitre disparaît dans l’œil. En changeant l'apparence de cette surface du collège, on a donné une vision différente du hublot.
Alix et Lisa
Nous avons travaillé avec du papier cartonné et des images imprimées. On perçoit le fond du casier comme un ciel avec une maison qui vole et un quartier. Le casier se transforme. Il n'est plus petit mais comme une partie de ville. Cela forme une illusion. L'espace paraît plus grand. On croit que cela est réel.
Louis et Vincent
Nous avons pris un crâne de vache que nous avons posé sur un poteau dans l'agora pour changer le décor. Rien ne change mais on voit une entrée de ranch de cow-boy avec un crâne de taureau. Le crâne est important et grâce au point de vue adopté pour prendre la photographie, la vision du décor change. Cela donne l'illusion que le poteau devient une entrée de ranch.
Jordan, Nathan et Jeanne
Nous avons pris des feuilles de papier que nous avons plié et peint pour en faire des volumes. Ensuite, nous avons placé l'araignée au centre pour agrémenter le décor. Ce qui est important, c'est ce que nous avons installé. Le point de vue en contre-plongée aide à donner de l'importance aux volumes de papier. Grâce au point de vue que nous avons adopté, la vision que nous avons de l'escalier change. Il paraît plus grand et cela donne de l'importance à l'araignée.
Jimmy, Jeff et Corentin
On a réalisé un dessin sur une feuille de papier en grand format et on l'a collé sur un mur du collège. On voulait faire comme un trou dans le mur. Sur le travail réalisé, nous avons l'illusion d'un espace de profondeur où apparaît une espace vert avec une vue sur la ville.. On a presque l'impression qu'il y a un trou mais on voit encore un peu le mur du collège à cause de la ligne en dessous de l'image.
Les oeuvres
Si les élèves ont compris les enjeux du sujet (liberté des moyens plastiques pour modifier une surface ou d'un espace dans le collège), le regard porté sur la réalisation semble brouillé par l'image témoin réalisée à l'aide d'un appareil photographique. La perception de leur travail s'effectue à posteriori par le filtre de l'image. Elle a été réalisée avec l'intention d'obtenir une modification du regard que l'on porte sur le lieu. Les élèves ont fait très souvent des choix de cadrage et de point de vue de manière à obtenir ce qu'ils désiraient. Dès lors, il a été difficile de comprendre plus finement les interactions entre les différents types d'espace.